mardi 4 octobre 2016

J'ai mal au tibia quand je cours

A partir du collège, je passais les heures de sport à pleurer : j'avais mal dans les jambes, l'impression que mes os se cassaient entre le genou et la cheville, comme si on me sciait les tibias, et les profs me traitaient de chochotte.

Aujourd'hui, 20 ans plus tard, je sais que c'est une maladie, et que je n'aurais jamais dû subir 6 ans de torture.

Périostite tibiale. On en entend très peu parler hors du milieu du running, et sûrement pas à l'école ou dans une famille peu pratiquante de la chose.
J'ai entendu plusieurs personnes me dire "Tu ne peux pas avoir mal à l'os... Il n'y a pas de nerfs dans les os..." ou encore "Admets juste que tu n'aimes pas le sport, mais tu es obligée de le faire comme tous les autres élèves...". La seule raison pour laquelle je n'aime pas le sport c'est que je souffre le martyre !

Concernant cette douleur osseuse, en effet, ce n'est pas l'os mais la membrane autour (le périoste) qui peut s'inflammer avec des tractions répétées.

Une fois, je me suis forcée à courir les 15 minutes obligatoires, en serrant les dents, et la douleur est en effet partie au bout de 10 minutes. C'est normal : entre la vitesse élevée qui réduit donc le temps d'appuis et l'effet combiné dopamine/adrénaline, on ne sent plus rien. La récupération a par contré été un choc terrible...

Les causes de la périostite
Il y a des causes physiques : quel prof d'EPS vous apprend à courir ? à respirer ? à choisir une chaussure adaptée à votre foulée ?...
Il y a aussi une explication émotionnelle (voir Metaphysical Anatomy) et dans le cadre du collège (parce qu'étrangement je n'en souffrais pas avant de changer d'établissement) je retrouve tout à fait les aspects suivants : sentiment d'être contrôlé par des personnes d'influence, absence totale de soutiens dans ce cadre, impression de devoir faire plus que les autres afin d'obtenir la même reconnaissance, être forcé à dépasser ses limites (et ses bornes), ne pas pouvoir montrer sa vulnérabilité. [il y a plus d'explications dans le livre]

Si mon professeur avait été ouvert à la possibilité qu'il y ait plus que de la mauvaise volonté de ma part, j'aurais pu bénéficier d'un traitement adapté avec peut-être un entrainement afin de ne pas être stigmatisée "la nulle en sport" et vivre un calvaire dès qu'une activité se faisait hors de la piscine.
Si vous connaissez un enfant qui montre ces symptômes, ce n'est pas compliqué à gérer : une consultation chez un médecin du sport pour un certificat médical qui en bouchera un coin au prof, un tour dans un magasin de running qui analyse la foulée (vive la technologie) pour des chaussures adaptées, selon l'envie de l'enfant un cours avec un kiné pour apprendre à courir et respirer correctement.


J'espère que cet article permettra à au moins une personne de savoir qu'elle n'est ni seule, ni folle, ni dans une situation insoluble.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Bonjour !
Je serai très heureuse de savoir si cet article vous a plu ou vous a été utile.
Si c'est le cas et que vous souhaitez récompenser mon travail, utilisez le formulaire de contact (Menu de droite) et nous en discuterons.
Belle journée !