lundi 25 novembre 2013

Survivre au lycée

Que je suis heureuse d'être sortie du lycée (et du collège) avant l'avènement des Smartphones. Je je suis heureuse de ne pas avoir eu à supporter autre chose que le harcèlement verbal et sur papier. Que je suis heureuse qu'à mon époque Internet pour les jeunes se limitait à Caramail, un chat quasi-anonyme où l'on pouvait deviner qui était qui, mais sans confirmation...

Si ça n'avait pas été le cas, j'aurais peut-être eu mon moment de célébrité, dans les pages locales du journal, en tant que la fille qui a fait une tentative de suicide parce la pression sociale dans le milieu scolaire était trop forte.

Je me souviens que tout allait bien jusqu'en sixième ; j'ai l'impression qu'aujourd'hui la "sixième sociale" est repassée en primaire. En sixième, même les gens étranges avaient une place dans le groupe.
En cinquième, il y avait déjà le groupe des gens bizarres, moins cools, ceux qui aimaient apprendre.
En quatrième, je suis tombée dans une classe de niveau : on sentait que les latinistes et enfants de profs étaient ailleurs... C'est là que j'ai appris qu'on pouvait être bon en classe, à condition de ne pas lever la main, de faire mine d'ignorer les profs... et d'être bon en sport. C'est la dernière année où j'ai eu des notes hautes.
La troisième. J'ai été placée avec les têtes, parce que j'avais choisi une option prisée par les anciens Trilingues. La compétition, que certains trouvent motivante, m'a fait l'effet inverse. J'ai décroché doucement, dans ce milieu où l'on se mélange rarement entre numéros (de classe).
Le collège a été la fameuse période où ton corps change. En quelques mois, je suis passée d'une grassouillette taille 46 à un 34. N'étant pas fashion, même les personnes qui avaient envie de s'intéresser à moi ne pouvaient pas le faire : question d'image publique.

Le lycée. Voulant conserver mon option de langue et faire de l'informatique, j'ai fini en Scientifique, avec les mêmes têtes de fin de collège. J'ai passé quelques bons moments, puis ça a été les travaux de groupe - tout comme au sport, j'ai été prise en pitié par une équipe.
Je me souviens que je n'étais pas fan des pantalons patte d'éléphant ; mes jeans droits m'allaient bien. Pas fans des baskets non plus. En hiver je portais mes cuissardes à talons sous le jean ; le fait que le bout soit effilé a fait scandale.

Je ne sais vraiment pas comment j'aurai pu survivre à la tyrannie, à Instagram, aux commentaires publics sur mes fringues, la couleur de mon sac, ma coiffure, même ce que je pouvais dire ! (je me souviens qu'une camarade m'avait demandé pourquoi j'avais photographié l'étal d'un marché plutôt que le Tower Bridge lors d'un voyage d'étude ; quand j'ai dit "pour l'éphémérité de la chose", ça a fait le tour du bus, façon Nabilla).

A toutes celles et ceux qui se sentent différents, soyez en accord avec vous-même, prenez confiance en vous de l'intérieur. Ne cherchez pas à rentrer dans un moule : vous pourriez vous blesser ! Sachez que tout le monde grandit, que même ces tyrans finissent par se trouver cons et méchants à y regarder en arrière. Vous n'avez pas besoin de carapace, d'armure, si votre Coeur est fort. 

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