vendredi 1 juillet 2016

Etes-vous pour ou contre l'IVG ?

En 2016, cette question revient à peu près à demander si l'on est pour ou contre l'utilisation de la fourchette...

Aujourd'hui, la fourchette est rentrée dans le quotidien des Français, du monde colonisé, et à travers toutes les couches (sociales) de la population. A ses débuts en tant que couvert individuel, elle était considérée comme une excentricité au point que même le Roi préférait utiliser ses doigts. Mais passons...

La fourchette n'est pas une nécessité, mais elle peut être très utile. Elle peut éviter des souffrances (brûlures), permet de conserver un certain niveau d'hygiène et est aujourd'hui symbole de responsabilisation des jeunes enfants.

L'Interruption Volontaire de Grossesse, c'est pareil.
L'IVG est un acte médical très efficace et effectué par un professionnel diplômé et encadré. On ne peut pas être "pour ou contre" l'IVG en tant que tel. Ce qui nous pose problème est l'aspect moral de cet acte.

Doit-on généraliser ?
Bien sûr que non ! Le Parcours IVG mis en place par le Planning Familial a pour but d'aider, en rassurant, en informant et en agissant de la manière la plus appropriée selon le cas, maintenant et dans le futur de la personne qui vient consulter.

Pourquoi demande-t-on une IVG ?
Contrairement à l'image que l'on a de la "cliente" type, toutes ne sont pas jeunes et irresponsables. Il y en a, comme partout. La seule généralisation que l'on peut se permettre est le sentiment d'impuissance et la peur face à la situation actuelle et son développement.

Peu importe les circonstances qui ont mené à la grossesse, peu importe son avis sur l'IVG, en tant que femme nous portons les conséquences du choix... à vie.

Quand certain(e)s vous diront "Je ne vois pas comment on peut oser faire ça à un enfant ?!", vous vous demanderez si vous avez le droit d'élever un enfant, pour (au moins) les 15 ans à venir, avec les moyens et soutiens dont vous disposez actuellement, aussi bien sur les plans physiques et financiers que moraux et logistiques.
N'est-ce pas notre premier devoir que de protéger les intérêts de l'enfant ? Est-il plus moral de laisser un enfant naître et grandir dans un milieu qui ne lui permettra pas un développement psychologique sain, ou de mettre fin au développement d'un être plus petit qu'un poussin qui n'a encore aucune idée de ce qu'est la souffrance ?
Vaut-il mieux obliger une femme à porter, donner naissance puis élever un enfant envers lequel elle aura des sentiments mitigés qui affecteront son bien-être psychologique et engendreront de possibles troubles physiques pour elle-même et des retombées sur la psychologie de l'enfant, ou la laisser porter la culpabilité et la honte associées à cet acte médical que beaucoup tiennent secret ?

Marchez dans la rue en France. Regardez ces femmes. Une sur trois y aura eu recours dans sa vie. Sauriez-vous dire laquelle des trois ? Sauriez-vous décrire les circonstances ? Son âge ? Le nombre d'enfants qu'elle avait déjà ? Mariée ou non ? Forcée ou pas ?

L'IVG comme la fourchette n'est qu'une option, un choix conscient que l'on fait. On se salit les mains ou pas. On risque de souffrir ou pas. Si cette option n'existait pas, toutes ces femmes se tourneraient impuissantes vers la meilleure option disponible, comme c'était le cas avant sa légalisation.
Je suis heureuse de vivre dans un pays ou l'on a le choix. Je regrette que le soutien moral ne suive pas, à commencer par son cercle d'amis dont trop peu encore se sont posé la question. Je regrette la violence de certains professionnels qui ne se rendent pas forcément compte de l'impact de quelques mots, du passif-agressif qu'ils utilisent à cause de leur propre peur de voir la situation se reproduire. J'aimerais que l'on puisse en parler comme on parle de la façon dont on tient sa fourchette.

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