Et quand tu étais bébé...

Il est difficile de savoir avec certitude si un souvenir est "vrai". Pas dans le sens où l’événement s’est passé, mais dans le ressenti et le point de vue adopté.

La petite enfance est marquée par ces souvenirs fabriqués ou modernisés, par les photos tirées des 15 albums de Mamie auxquelles chaque petit-ami que vous ramenez est soumis, comme un supplice type Orange mécanique...

Après pas mal de réflexion, de tentatives de datation à la "c’était quoi la coupe de cheveux à la mode", j’en suis arrivée à trouver mon plus vieux souvenir non-transformé.

C’était à la crèche, à Strasbourg. Dans l’ordre, je dirais que c’était le goûter où on avait droit à un yaourt à la fraise, mais il fallait obligatoirement s’asseoir à table. Perdu d’avance avec moi : il y avait tant de choses à faire plus importantes que manger !

Et après il y a l’épisode de la sieste. La sieste, moi petite, jamais ! A la limite, je pouvais m’embêter deux heures sur le dos, sous une sorte de mini toile de tente avec des jouets suspendus sur un fil... (La boss les a virés quand elle a vu que je réveillais les autres enfants en jouant avec).

Non, mon pire premier souvenir, c’est la boss qui refusait de croire que je ne faisais pas pipi au lit, m’enfilait une couche et après s’énervait que je demande à aller aux WC au lieu de faire comme les autres enfants. C’est là qu’est né mon esprit de rébellion, je crois.

Bon, d’après ma Môman, ça a commencé avec la tétine. On est bien d’accord que le seul intérêt de la tétine (point de vue bébé) c’est la confiture que les parents mettent dessus pour te la faire sucer,  non ?

Bref, j’aurais aimé me souvenir de mon grand-père couvert de cacao jusqu’au coude quand il essayait de me donner le goûter, j’aurais voulu comparer le goût de la neige de 1985 et celle de 1997 ou savoir d’où me vient cette cicatrice sur le genou...

D’après vous, l’hypnose, ça marche ?