La spiritualité, c’est un peu comme si tous les êtres
humains mangeaient à la même cantine, matin, midi et soir. Est-ce bon ?
Est-ce mauvais ? Vous n’avez jamais rien mangé d’autre, alors c’est par
défaut la meilleure nourriture.
Et puis un jour, on vous invite au restaurant...
Un nouvel univers s’ouvre à vous. Vous vous rendez-compte
que la cantine est sans saveur, sans finesse, plate et constante. Vous avez
juste le temps de prendre un apéritif et de voir le menu qu’on vous renvoie à la cantine !
Etait-ce un rêve ? Certains le pensent, et
reprennent le train-train quotidien en rêvant de temps en temps à un monde
meilleur.
D’autres sont certains de la réalité de la chose et en
parlent.
Les réactions sont très variables...
Des regards bovins vous scrutent quelques instants puis
se détournent.
Des gens normaux arguent que si le restaurant existait,
ça se saurait.
Certains vous traitent de fou.
Vous sombrez dans une sorte de déprime. Vous cherchez de
l’aide auprès du personnel de la cantine... Oui, vous êtes fou, et on vous fait
visiter les cuisines pour vous le prouver, quitte à vous gaver de cette
nourriture qui vous semblait encore la meilleure du monde il y a peu.
Parfois, vous croisez un autre fou, et vous parlez du
menu, sous les regards réprobateurs ou indifférents des gens.
Votre but est simple : retrouver ce restaurant, vous
goinfrer, puis prouver au monde son existence. Vous avez un but dans la vie. Il
vous rend heureux.
Et là, on vous explique que vous ne pourrez jamais prouver
au monde l’existence de ce restaurant si vous en parlez tout le temps, comme la
source de nourriture ultime. D’ailleurs, vous devez apprendre à apprécier la
cantine, jusqu’à ce que cette bouffe ait le goût de vraie nourriture. Parce que l’humain n’est pas prêt pour la
nourriture, et il ne conçoit rien d’autre que la bouffe ; donc il faut lui
parler de bouffe, et pas de nourriture. Déprime 2, le retour.
Comment apprécier la bouillie industrielle quand vous
avez croqué dans une carotte bio ? Comment arriver à simplement l’avaler ?!
Je n’ai pas de réponse à cette question. Entre jeûne et
nausée, qui du corps ou de l’esprit lâchera en premier...
EDIT :
Faites confiance à votre coeur. Vous savez ce qui est juste et bon.
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